Sanglantes mathématiques

En classe de maths du collège Camille Guérin de St Méen, les élèves proposent de petites présentations qu’ils ont scénarisé eux-même, à partir d’une notion de mathématique et d’un mot lié au sang. C’est assez inégal, ils se rattrapent parfois avec des jeux de mots. On sent que le plus difficile est de nommer, à l’oral, sans le texte écrit sous les yeux, une notion de mathématique. C’est une chose d’avoir compris, c’en est une autre de pouvoir expliquer, réexpliquer en public. C’est flagrant avec la proportionnalité : instinctivement les élèves voient bien de quoi il s’agit, mais à l’oral ils ont beaucoup de mal. Avec Katell, en cours de théâtre, nous passons deux heures le lendemain à travailler sur cette oralité, sur le chemin qui va de la compréhension à l’explication. Certains élèves jouent les profs, d’autres les élèves qui n’ont pas compris. D’abord les élèves ne font que répéter une définition apprise par coeur, puis, face au camarade qui joue l’incompréhension, celui qui fait le professeur doit réexpliquer, si besoin à l’aide de schémas au tableau. Ils se prennent au jeu, et nous finissons par avoir quelques explications à peu près convaincantes, même si les plus drôles restent ceux qui jouent (à merveille) les élèves perdus.

Alexis Fichet, compagnie Lumière d’août