Sur les bancs de la fac

Gros temps fort pour les 4èmes du collège de Betton. Après leur matinée au Garage, la journée se poursuit au laboratoire de Géosciences (OSUR), sur le campus de Beaulieu à Rennes. L’occasion de mieux appréhender leur thématique, les forces de la nature.

L’occasion pour eux aussi de découvrir un laboratoire et tous les métiers qui y sont associés.

Les élèves sont accueillis par Benjamin Guillaume, enseignant chercheur en sciences de la Terre, et Jean-Jacques, ingénieur de laboratoire.

En demi-groupe, ils vont pouvoir visiter le labo à proprement parler avec Jean-Jacques et prendre la place des étudiants en salle de classe avec Benjamin.

En salle de classe, Benjamin propose aux élèves de lui poser toutes les questions qui leur passent par la tête. Les élèves sont d’abord un peu intimidés puis la première question est posée : c’est quoi une université ? C’est comme le collège mais en plus grand. Ici, il y a 10 fois de personnes qu’au collège. Sur le campus de Beaulieu, Rennes 1, il est question de mathématiques, chimie, physique, biologie, informatique, sciences de l’ingénieur…

Un élève demande à Benjamin quel est son métier. Il partage son temps entre de l’enseignement post Bac, en géologie et tectonique des plaques, et de la recherche scientifique. Il s’intéresse aux processus qui expliquent la formation, l’évolution de la Terre. La Terre, c’est comme un oignon, elle est constituée de plusieurs couches aux compositions chimiques et propriétés différentes.

Mais justement, nouvelle question, comment sait on tout ça ? Un simple forage ne suffit pas ; le forage le plus profond étant de 12km, sur les 6400 km de rayon terrestre… En profondeur, la pression et la température augmentent ce qui rend le forage très compliqué. Il existe donc 2 façons d’observer l’intérieur de la Terre. La Terre est dynamique, il existe une tectonique des plaques. Les plaques se déplacent, avec des mouvements horizontaux, verticaux ; ce qui fait qu’on peut retrouver des roches qui se sont formées en profondeur en surface. On peut ainsi connaitre la composition des roches du manteau, par exemple. L’autre façon consiste à étudier les ondes sismiques, en géophysique. Ces ondes traversent les différentes couches terrestres et changent de comportement en fonction du matériau traversé.

Et comment les plaques bougent ? Elles se déplacent à la même vitesse que les ongles ou les cheveux poussent, quelques centimètres par an. Elles ne se déplacent pas toutes à la même vitesse ni dans la même direction. Ce qui peut engendrer des collisions, chaines de montagne ou subduction ; ou, au contraire, des zones d’éloignement, des dorsales.

On recolle les wagons. C’est justement le métier de Benjamin, essayer de comprendre pourquoi les plaques bougent, quelles sont les mécanismes, et plus principalement sur le phénomène de subduction.

Et aujourd’hui, est ce que de nouvelles plaques peuvent se former ? Ça bouge sur Terre depuis environ 3 milliards d’année. C’est la convection : la matière chaude remonte et ça bougera ainsi jusqu’à ce que la Terre se refroidisse. Il y a environ 250 millions d’années, il n’y avait qu’un seul supercontinent sur Terre, la Pangée. Aujourd’hui, le continent africain se rapproche de l’Europe et l’Afrique de l’Est se sépare du reste du continent africain.

Pour finir, Benjamin leur montre un modèle d’accrétion, plusieurs couches sont matérialisées par des sables de couleurs différentes. Les élèves peuvent observer des plis, des failles… A chaque nouvelle observation sur le terrain, à chaque nouvelle découverte, ces modèles sont affinés afin de se rapprocher au plus près de la réalité.

La transition est parfaite, les élèves vont maintenant découvrir le laboratoire de modélisations analogiques.

Anaïs Pellegrin, Espace des sciences

Remerciements : Un grand merci à Benjamin Guillaume et à Jean-Jacques Kermarrec, ainsi qu’à Alain-Hervé Le Gall du service multiCom de l’OSUR (CNRS, Université de Rennes).