Stéréotypes liés au sport et improvisations théâtrales

Après l’intervention de Mme Texier-Picard de l’INSA de Rennes, les élèves de la classe projet du collège Beaumont de Redon se retrouve en salle de sport pour un échange avec leur enseignant d’EPS M. Fougeray. Il est question de faire le parallèle avec certains stéréotypes en science et également sur le plan sportif. Certains élèves expriment que les gars sont plus forts que les filles. Que signifie « être plus fort » au juste ? Des élèves proposent qu’être fort c’est « soulever des charges plus importantes », qu’il existe des travaux plus physiques, qui nécessitent plus de force musculaire.

En EPS, il existe en effet des barèmes différenciés avec des points de performance dues à la force, par exemple au lancer de javelot au bac. Des élèves trouvent que les écarts de points sont vraiment trop important et que cela n’est pas trop normal car on est tous égaux. Un débat s’amorce. Une si grosse différence n’accentue-t-elle pas les inégalités ? Les garçons ont-ils toujours une force musculaire plus grande que les filles ? Cela ne dépend-il pas des morphologies aussi ?

Une expérience a été menée par M. Fougeray avec une classe de terminale avec un même barème pour tous, globalement à l’épreuve du lancer de javelot les filles avaient des notes moins élevées.

M. Fougeray en profite pour expliquer la différence entre la notion d’équité et d’égalité. Il explique que le barème différencié, même si il peut être discuté, cherche à être équitable et non égal. La recherche d’équité implique de procéder à des ajustements pour donner à chacun les mêmes chances, lorsqu’il n’y a pas d’égalité dans une situation.

Cependant dans beaucoup de sports la force physique n’est pas le critère majoritaire et plein d’autres compétences peuvent être exprimées. Il persiste néanmoins de nombreux préjugés, sans compter les différences de salaires dans les sports professionnels. Il y a cependant quelques avancées, comme au tennis par exemple où au tournoi du grand Chelem les primes sont désormais identiques entre femmes et hommes. Il y a aussi davantage de mixité dans les médias.

Il y a souvent des attendus sur le physique, sur la tenue vestimentaire… et l’attitude des enseignants peut parfois inconsciemment être porteuse de préjugé, auquel il convient d’être vigilant.

Ces questions permettent à l’enseignant d’introduire le prochain cycle d’EPS sur l’initiation à la boxe. Dans ce sport, les touches cibles ne sont pas les mêmes chez les filles où les coups à la poitrine sont interdits (pour des raisons de santé). Les séances ayant lieu en équipe mixte, c’est la règle des filles qui sera donc appliquée.

Répétition théâtrale dans la salle d’EPS

Après un rapide échauffement, Martin de la compagnie des silences propose aux élèves, répartis en cercle des improvisations à partir d’une consigne. Une araignée géante apparait au centre, il faut la combattre, des stratégies se mettent en place, certains élèves se regroupent d’autres agissent en solo… L’araignée disparait et laisse place à un pont en bois percé de toutes parts. Les élèves doivent réagir rapidement (action-réaction), tout en restant à l’écoute du groupe.

Une nouvelle consigne est proposé à partir d’un mot tiré dans un chapeau, chaque improvisation individuelle cette fois devant commencer par « au fait je ne vous ai pas raconté… ».

Une première élève propose : « Je suis descendu à la cuisine, j’ai ouvert le frigo, j’ai regardé ce qu’il y avait à l’intérieur. J’avais faim ! ». Les improvisations s’enchainent avec des univers parfois réalistes, parfois décalés et oniriques.

Un dernier jeu est mis en place par petit groupe : il s’agit de représenter l’image d’un scientifique. Les élèves peuvent s’inspirer des dessins d’enfants présentés par Mme Texier-Picard en début de séance, pour aborder les stéréotypes de représentation des scientifiques.

Michel Bouchet, Espace des sciences