Percus et son

Après une matinée bien chargée (voir l’article « Science et son« ), les élèves de la classe de 3e6 du collège Pierre-Olivier Malherbe à Châteaubourg s’initient aux percussions avec deux artistes issus du collectif Engrenage[s]. Certains commenceront avec Jean-Noël pour une initiation à la batucada pendant que les autres découvriront les percussions corporelles avec Maël.

Découverte de la batucada brésilienne

Pour démarrer la séance en musique, Jean-Noël initie un jeu de présentation sur le rythme du morceau « We will rock you ». Les élèves remplacent les paroles de la chanson par des prénoms tout tapant dans sur leur genoux.

Ensuite, il présente la batucada : un genre musical basé sur l’utilisation des percussions brésiliennes qui est présent notamment dans les carnavals. La bacutaca est la forme uniquement percussive de la samba brésilienne.

Jean-Noël a ramené une panoplie d’instruments plus ou moins encombrants, afin que chaque élève choisisse son instrument au sein du collectif. Pour permettre aux élèves de choisir, Jean-Noël fait une présentation minutieuse des différents instruments en indiquant leur nom, des sons les plus graves aux plus aigus.

Parmi les instruments dans les graves, on retrouve différents SURDO (analogue de la grosse caisse sur une batterie), chaque taille propose une note fondamentale différente. Ces instruments sont frappés avec une mailloche, qui accentue les résonances (avec une baquette le son serait plus sec).

Vient ensuite la CAIXA (l’analogue de la caisse claire), qui se prononce « caïcha », qui possède des timbres, des billes métalliques accrochées à la peau de résonance, donnant une vibration caractéristique de l’instrument. Les élèves découvrent des instruments plus aigus : les AGOGO, ces cloches brésiliennes métalliques à 2 notes. Il y aussi les TAMBORIM, ces petits tamborins jouées avec des baguettes en plastique, avec un son qui claque. Arrivent enfin les SHAKERS, de différentes tailles et enfin le shaker métallique appelé ROCARD, qui a davantage d’amplitude, pour se faire entendre en grand groupe.

N’oublions pas le RIPINIK, le tambour du chef d’orchestre et son APITO, son sifflet à 3 tons, qui permet de transmettre les signaux au groupe.

Jean-Noël explique qu’il faut savoir chanter ce qui est joué en percussion brésilienne. Le motif d’une samba est appris par les élèves, ainsi que plusieurs break pour créer des ruptures à l’unisson ou par certains instruments seulement, comme les SURDO.

Il y a très souvent des jeux de questions-réponses. Le RIPINIK apportant les questions et le groupe les réponses. Il donne des exemple de phrase qu’il utilise pour retenir des enchainements : « il est beau mon joli bateau », qui appelle la même réponse 1, 2, 3 / 1,2,3,4,5 ! Ou encore « P’tit toutou, gentil toutou », qui lance la réponse 1,2 / 1,2 ,3, 4 !

« Tritac, tritac, tritac » fait le RIPINIK. « Boum, boum » ! répondent tous les instruments.

Et pour finir un petit break salade de fruit : « J’aime l’ananas », « tritac » (RIPINIK), « j’aime l’ananas », « tric tac », « pêche » (RIPINIK), « poire » (tous), « pêche », « poire », et tous ensembles « fruits de la passion » !

Po-ti-ka

Pendant ce temps là dans l’autre groupe, Maël commence avec un échauffement assez sportif puisque les élèves doivent danser sur une musique très énergique de funk. Tous le corps doit être mobilisé : la tête, les bras, les jambes, les auriculaires… Une fois que les corps sont prêts, Maël apprend des enchainements de gestes rythmiques simples : frapper dans ses mains, claquer des doigts, sauter à pieds joints… Individuellement, ces gestes ne sont pas impressionnants mais lorsque les élèves les enchainent en chœur, une musicalité émerge.

Maël propose ensuite 2 modèles de percussion corporelle.

  • Premier modèle rythmique

Le premier modèle repose sur le rythme 1 (frappe dans les mains), 2 et 3 (frappes sur le torse avec chaque main), 4 et 5 (frappe sur les cuisses), 6 et 7 (frappe des pieds au sol l’un après l’autre).

Les élèves apprennent les gestes puis les patterns possible.

Pour le pattern « 3, 3, 7 », les élèves font les gestes 1, 2 et 3 deux fois, puis une fois le motif « 1, 3, 4, 5, 6, 7 ».

Pour le pattern « 7, 3, 3 » c’est l’inverse, on commence par les pieds !

Pour le pattern 5/9, on démarre par 1, 2, 3, 4, 5 puis 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9 où 6 et 7 correspondent à des frappes sur les fesses et 8 et 9 aux pieds sur le sol. Le patter, 9/5, qui démarre par les pied en sens inverse est aussi testé.

  • Second modèle rythmique

Il s’agit d’une autre base rythmique où des parties du corps imitent des éléments d’une batterie (grosse caisse, caisse claire, toms, cymbales), en respectant la phrase « Po ti ka, po po ti ka ».

Po correspond là la basse et correspond à une frappe main droite sur le thorax.

Ti correspond à un claquement de doigt.

Pour ka les élèves frappent dans les mains.

La phrase fait po ti ka po po ti ka (X3), suivi du break  » ka ti di di ka po ti ka » (« ti di di » correspondant à 3 frappes sur les cuisses). Le tout s’enchaîne en boucle sans interruption : ka ti di di ka po ti ka…

Michel Bouchet et Lucie Wronka, Espace des sciences