La parole d’une génération

Nous sommes le jour J, sur le pied de guerre de beau matin. La journée s’annonce chargée. En effet,
les réservations annoncent une salle complète pour les 6 représentations à venir. Les groupes ayant
travaillé toute l’année sur ce projet un peu fou mêlant les arts et les sciences vont enfin faire la
connaissance de cette sensation, cette petite boule au ventre animant chaque artiste sur scène, le
galvanisant et le coupant, le temps d’un spectacle, de la notion même du temps qui passe.

C’est alors avec joie que toute l’équipe de médiation hors les murs accueille enfin les classes. Les
élèves sont excités et prêts. Outre un stress bien présent, tous les groupes n’ont qu’une hâte, monter
sur scène pour partager leur travail. La salle se remplit bien vite, les artistes sont en loge, les
techniciens son et lumière sont prêts, la captation vidéo est en marche, il est l’heure.

Mesures et démesure

C’est au groupe des quatrièmes SEGPA de Montfort-Sur-Meu qu’incombe la lourde tâche de faire
l’ouverture de cette journée, jouant, plein d’enthousiasme, leur spectacle enchanteur sur les
mesures.

Tout se passe alors pour le mieux, le public est très réceptif, partageant avec ces jeunes
artistes chaque seconde d’émotion brute. En loge, les encadrantes du projet sont aux anges, elles
savourent l’instant, fières, et ce, jusqu’à la fin.

La chimie de l’amour

Ni une, ni deux, c’est au tour des quatrièmes du collège Anne de Bretagne de se produire sur scène
avec leur spectacle sur la chimie de l’amour. Pendant 25 minutes, cette classe va présenter avec
humour et pertinence scientifique tout ce qui se passe dans un organisme amoureux. Théâtre,
manifestations d’hormones, musique et danse s’entremêlent dans cette prestation dynamique et
pleine de vie.

Arrive alors le final, un show dantesque de pom-pom girls and boys à l’américaine, se
finissant sur la création symbolique de plein de couples amoureux et heureux. Comme une mise en
abîme ultime du propos de la prestation.

L’eau dans tous ses éclats

C’est donc après cette décharge d’énergie que les cinquièmes du collège François Brune de Pleine
Fougères arrivent sur scène pour nous parler de « l’eau dans tous ses éclats ». Mise en scène de
conférences scientifiques, manifestation écologique, c’est une jeunesse qui a conscience des enjeux
que représente cette ressource qui nous parle.

On sent que le propos est clairement engagé et ça ne
rend le spectacle que plus intense. C’est alors sur une note optimiste et mélodieuse que le spectacle
arrive à son terme. Final marqué par une chanson interprétée par toute la classe, parlant d’une
déesse de l’eau et de la vitalité tout droit venue d’un folklore d’Amérique du Sud.


Il est déjà l’heure de la pause méridienne. Tous les spectacles n’ont duré qu’un instant dilué sur des
heures. Les émotions sont fortes et les classes sont plus que satisfaites. Il va être enfin l’heure pour
les groupes de l’après-midi.

Oscillations

La journée reprend alors avec les quatrièmes du collège Emile Zola. Cette classe propose un
numéro chargé d’une émotion brute et innocente sur le thème du mouvement. Aussi bien le
mouvement mécanique que le mouvement temporel.

Métaphores de la vie qui s’écoule et du temps
qui file entre les doigts de tout être humain doué de perception, les tableaux s’enchaînent
inlassablement. Au travers de cet art qu’est le cirque, tout le spectacle prend une dimension onirique
et ces jeunes artistes sont entièrement dédiés à la réussite globale de leur numéro.

Icare / I care (une histoire d’énergies)

Plus que deux prestations attendues. C’est aux troisièmes du collège Théophile Briant de
Tinténiac de s’exprimer. Et ils en ont des choses à dire. Ils nous proposent leur pièce de théâtre sur
le thème de l’énergie, de nos modes de consommation en tant que civilisation, et de l’urgence
environnementale actuelle. Parole d’une génération consciencieuse sur scène, le public est scotché.
Tous les sens sont en éveil et l’intensité du propos se fait ressentir jusque dans les loges, où stress,
joie et militantisme se font chefs d’orchestre.

Le spectacle arrive à son apogée dans un final resplendissant, plein de symboles puissants, sur un fond musical intense servant la prestation. La
réussite est totale, les ambitions de cette classe ont payé, le message est passé.

Les forces de la nature

C’est en toute cohérence, que la classe suivante débute son spectacle dans la continuité de la
question environnementale, avec une thématique basée sur les forces et mouvements de la nature.
Les quatrièmes du collège François Truffaut de Betton proposent alors une prestation finale remplie
de poésie. C’est à travers l’expression de corps, que cette classe va décrire dans une chorégraphie
complète, tout ce qui anime notre environnement.

Sur des musiques ambitieuses, la troupe fournit une prestation de toute beauté. Des élèves nous lisent d’ailleurs des petits poèmes, décrivant les tableaux de ce spectacle complet, jouant donc sur un mélange délicat de musique et de la poésie.

La journée arrive alors à son terme, le public est absolument ravi, l’émotion est encore palpable de
la salle jusqu’aux coulisses. Une atmosphère lourde de stress évacué, de satisfaction et de
soulagement s’empare de tout l’auditorium. L’équipe de médiation hors les murs souffle enfin, les
élèves sont heureux et la réussite est totale. C’est alors dans la convivialité d’un goûter que cette
journée s’achève. Pleines de bienveillance et de tendresse, les équipes pédagogiques sont fières de
leurs élèves et ceux-ci le rendent bien. C’est au final tout ce qui compte. L’équipe de médiation hors
les murs, rangeant tranquillement, se félicite de ce travail rondement mené, mais dans tous les
esprits, de cette petite flamme émerge déjà l’envie de se lancer dans l’organisation de l’édition
suivante. C’est donc avec grand plaisir que je terminerai cet article par un sobre et simple, à l’année
prochaine.

Enzo Bon-Bouyer, stagiaire à l’Espace des sciences (Master 2 Meef – INSPE de Rennes)