Dans le cadre du projet, les élèves de Guipry-Messac ont travaillé en français sur le thème de l’amour (axe au programme de lecture de leur année) et produit des textes sur lesquels la chorégraphe envisage de s’appuyer pour construire la bande-son du spectacle.
L’un des textes écrit a constitué l’aboutissement d’une séance sur la lecture de l’image, autour du coup de foudre amoureux. Après avoir lu un groupement de textes avec des extraits de romans, poème ou tirades les élèves ont vu et analysé un extrait vidéo de La Vie d’Adèle de Kechiche (scène du coup de foudre, au début du film) et comparé avec la planche correspondant à cet extrait dans la BD Le Bleu est une couleur chaude à l’origine du film.
Au travail d’écriture préparatoire : imaginer les sensations et émotions d’Adèle, a succédé un temps de partage et d’échange en classe à propos de ces premiers textes, les élèves ayant pour consigne de reprendre ensuite leur texte et de l’améliorer. Ils pouvaient s’inspirer des textes lus et travaillés, voire « piquer » les expressions, les formules des écrivains qui leur plaisaient.

En cours de français les erreurs d’orthographe ont ensuite corrigées puis ont été proposé des améliorations par rapport au premier brouillon écrit avant la réécriture.
La disposition à partir des textes dactylographiés a été aménagée, quelques répétitions ont été supprimées et les maladresses d’expression modifiées pour aboutir au résultat final dont voici quelques extraits :
« C’était une journée ordinaire, le genre de jour où l’on se laisse porter par le flot de la vie. Je marchais tranquillement dans la rue, perdue dans mes pensées lorsque je l’ai vue, cette fille. Ses cheveux étaient d’un bleu vif, brillant sous le soleil, tel une mer d’azur dans un ciel de nuages. Elle se baladait avec son amie, parlant peut-être de tout ou bien seulement de rien. A cet instant précis, le monde autour de moi était comme figé. »
« Nos regards se sont croisés, et le temps a semblé suspendu. Mon cœur fit un bond, comme un oiseau s’élançant vers le ciel. J’ai eu l’impression que tout s’était stoppé, que seul ce moment comptait. Je me suis arrêtée au milieu de la route, sans trop le remarquer, manquant de me faire renverser par une voiture qui klaxonnait furieusement. Mais rien ne pouvait me ramener à la réalité. »
« Mes joues s’étaient enflammées, et je pouvais sentir la chaleur de l’embarras et de l’excitation se mêler en moi. Elle a souri, un sourire qui aurait pu illuminer la nuit la plus sombre. C’était un échange fugace, un instant volé à l’éternité, et au plus profond de moi je savais que je n’oublierai pas cet instant de si tôt. Elle était comme la mélodie douce jouée par ce musicien de rue, une note qui résonne encore dans mon esprit. »
« Je l’ai regardée s’éloigner, son rire flottant dans l’air comme une promesse, et j’ai compris que ce coup de foudre, aussi bref soit-il, avait laissé une empreinte indélébile dans mon cœur. Je suis resté là, immobile, le regard perdu dans la foule, espérant la revoir, rêvant de ce moment où nos chemins se croiseraient à nouveau. Cette fille, avec ses cheveux bleus, était devenue une étoile dans mon ciel, et je savais que je porterai ce souvenir avec moi, comme un chant doux qui ne s’éteindrait jamais. »
Mme Desseaux, enseignante de Français
