Betton, c’est parti !

Première rencontre avec les 4e du collège François Truffaut, du chorégraphe Bruce Chiefare et de l’Espace de sciences.

Frédéric Benberghout, enseignant d’Eps annonce à la classe que la rencontre vise à se préparer au spectacle qu’il vont voir le lendemain : « Earthbound » des chorégraphes Saïdo Lehlouh et Johanna Faye (programmation TNB, 19 oct).

Michel Bouchet de l’Espace des sciences présente le contexte du projet la science sur les planches 16e édition, le site dédié à l’opération et les projets répartis dans les 5 autres collèges du département.

Bruce de la compagnie Flowcus, qui accompagnera la création des jeunes sur l’année, leur demande leur rapport à la danse, à la musique et à d’autres arts. 3 élèves pratiquent des cours réguliers de danse (moderne jazz ou classique). Un élève s’exerce au logobi, danse afro rap d’origine ivoirienne. 2 élèves pratiquent le piano. Certains écoutes du rap, de l’électro mais aussi de la pop, comme Mika, ou encore du rock comme les clash, Queen, les beatles… 7 élèves n’ont jamais vu de spectacles de danse.

Bruce aborde ensuite son parcours de danseur, depuis ses débuts avec les « battle » de break danse jusqu’à aujourd’hui où il est interprète et scénographe. Bruce a un parcours similiare à celui de Saïdo Lehlouh.

Bruce évoque la grande diversité et porosité de la danse, qui se mélange avec d’autres arts : musiques, lumière, arts martiaux, théâtre… Il y aussi un travail « d’écriture » de plateau, c’est-à-dire une construction sur scène, éphémère, œuvre de l’instant présent.

Bruce a déjà vu le spectacle en cours de construction. Plusieurs styles de hip hop sont présents : break danse, house danse, popping (contracter et relâcher rapidement les muscles pour créer un effet de “pop”, comme le pop corn).

Les danseurs sont ensemble malgré les différences de styles, il y a beaucoup d’écoute et d’échanges, et l’improvisation occupe une grande place dans le projet. Les musiciens sont à l’écoute des propositions des danseurs, les techniciens sons et lumière aussi, le spectacle n’est jamais le même d’un soir à l’autre.

Frédéric montre un extrait vidéo pour un premier retour des élèves : il y a parfois des duos, parfois des solos, un danseur a un smoking, les autres sont en t-shirt ou en survêtement, il y a un passage avec de la musique jazz…

Bruce précise que c’est le début de la tournée de ce spectacle, qui a été joué moins d’une dizaine de fois.

Frédéric propose pour le lendemain un outil d’analyse de la danse, sous forme d’un tableau synthétique. On y retrouve la place du corps et des mouvements, le temps, l’espace utilisé, l’énergie, la relation entre les danseurs, l’écriture…

Les élèves ont identifié une énergie « fluide et saccadée », parfois des relations avec les danseurs.euses (passage entre les jambes…). Les élèves parlent de mise en scène, avec de la lumière…

Frédéric présente la notion d’écriture. Il s’agira dans le projet d’une écriture scénique : les élèves vont « écrire » en tant qu’acteurs avec leurs corps, leur déplacements, ils vont produire des choses. Le chorégraphe a toujours une thématique de travail, avec une partie théorique et une partie pratique.

Dans le cadre du projet de Betton, il s’agit d’interroger les émotions, les sentiments, et de faire de liens avec notre cerveau.

Le travail est déjà impulsé en maths, où des liens se feront naturellement avec la danse : les notions de rotation, de translation, de symétrie…

En SVT, des cours ont déjà démarré sur le fonctionnement du cerveau humain, et sur nos sens.

Bruce précise qu’il faudra essayer dans ce projet de s’abandonner aux propositions des uns et des autres. Même si on n’aime pas trop la musique, même si cela peut sembler étrange, il ne faut pas avoir peur de laisser venir les choses.

Dans un spectacle, il y a des moments où on est concentré, on peut tout aimer ou pas, mais le plus important est de pouvoir en parler et d’accepter de voir des choses qui peuvent ne pas correspondre à nos centres d’intérêts. Il s’agit de vivre une expérience esthétique et artistique. « C’est beau ou pas beau » est une première émotion mais cela ne suffit pas, il s’agira d’essayer de comprendre ce que veut montrer tel ou tel artiste.

Grâce à la grille d’analyse fournie par Frédéric, les élèves vont pouvoir observer pour mieux analyser la production artistique.

Michel Bouchet, Espace des sciences